Fouré.                                        333
différentes fois d'y étre plus tôt que plus tard pour fatisfaire le public. Que, voyant fon orcheftre dégarni.de tous muficiens et entendant le public faire grand train et grand tapage dans la loge en demandant la mufïque et pa-roiffant être étonné de ce qu'il n'y en avoit pas, craignant môme que le fpec­tacle ne manquât et tenant les propos d'un public ameuté, badiné et dupé par celui qui avoit reçu fon argent à la porte, lui fleur Fouré fit tout fon poffible pour tranquillifer le public et lui faire entendre que Ia mufiqué alloit arriver. Nonobftant quoi beaucoup de particuliers et particulières, qui gar-niffoient fon fpectacle, ont pris le parti de s'en aller et de retirer leur argent à la porte où ils l'avoient donné ; et le demeurant du public continua de faire du train et du tapage dans la loge attendu fon jufte mécontentement. Ce que voyant ledit fleur Fouré, il fit encore tout fon poffible pour apaifer ceux qui étoient reftés dans la loge et ayant appris que fés muficiens étoient attroupés dans un cabaret rue du Temple, fe propofant et fe promettant dc ne pas venir jouer dans fon théatre s'il ne leur donnoit pas l'argent qui étoit par lui dû, il a été dans ce cabaret où il a rencontré le fleur Leroi, fergent d'infpection chargé particulièrement de ce fpectacle, qui lui dit : « Allez-vous-en et laiffez-moi faire. » Que ledit fleur Leroi étoit pour lors chargé d'argent pour leur donner dans ce cabaret et les engager à venir à leur devoir dans Porcheftre de ce fpectacle. Qu'après avoir attendu jufqu'à fept heures moins un quart et lui Fouré ayant continué de faire prendre patience à ceux qui reftoient dans fa loge et qui continuoient toujours à faire grand tapage et grand train et dont partie s'en alloit encore en reprenant fon argent à la porte, les muficiens font arrivés et fe font mis à l'orcheftre après avoir retardé ce fpectacle au moins d'une bonne heure et occafionné de fortir beaucoup de perfonnes de l'appréciation defquelles il juftifiera en tems et lieu. Nous faifant la préfente déclaration pour fervir et valoir ce que de raifon, même nous rendant plainte defdits faits avec réferve de fe pourvoir pour ce qui le regarde perfonnellement contre lefdits muficiens de la manière et ainfl qu'il avifera bon être. Lefquels > muficiens fe nomment Arnoult, Ledez, Delautel, Brion, Lahaute, violons ; Spourni, Lavallière, Vandeval, baffiers ; Rade, baffon, et Lecanu, timbalier.
Jean-Marie Arnoult, muficien et joueur de violon, demeurant rue Montor­gueil, au coin de la rue Tireboudin; François Ledez, muficien et joueur de violon, demeurant rue Ste-Marguerite, quartier St-Germain-des-Prés ; François Delautel, muficien et joueur de violon, demeurant rue des Cordeliers, à l'hôtel du St-Efprit; Louis-Antoine Brion, muficien et joueur de violon, demeurant grande rue du Faubourg-St-Antome, près la rue de Charonne ; Wenceflas Spourni, muficien et joueur de baffe, demeurant rue des Bourdonnois; Maxi­milien Lavallière, muficien et joueur de baffe, demeurant rue des Filles-Dieu ; Georges Vandeval, muficien et joueur de baffe, demeurant rue Poupée, près St-André-des-Artsj François Rade, muficien et joueur de baffon, et Pierre-Quentin Canu, muficien et timbalier, demeurant rue Neuve-St-Denis, tous compofant avec ledit Lahaute, muficien, joueur de violon et répétiteur, qui eft abfent, l'orcheftre du fpectacle dudit fleur Fouré, font enfuite comparus